IL PARAÎT QU’À PARIS

Elle est probablement aussi ancienne que l’humanité et terriblement d’actualité. Elle nous entoure, chargée des sons de langues inconnues,d’odeurs de plastique, de poussière et de mort. Mais vu d’ici, ce sont les idées reçues et la peur de l’étranger qu’elle amène par vagues. La migration déchaîne les passions, témoin des questions profondes que se pose l’humanité depuis la nuit des temps : son rapport à la vie, à la mort, à la terre promise, à l’autre.

Cette série n’est pas un documentaire. Elle s’appuie sur une autre vision du corps en mouvement (la danse contemporaine) et un espace qui appartient à tous (l’espace public) pour exprimer l’imaginaire de la migration. Elle ne montre pas des migrants mais des corps anonymes, qui pourraient être ceux de n’importe qui. Comme pour rappeler que la migration n’a pas de couleur, pas de langue, pas de religion, mais une seule et même histoire, universelle. Il paraît qu’à Paris est aussi une histoire de création. Autour du livre de Claire Billet et Olivier Jobard Kotchok, sur la route avec les migrants, les danseuses imaginent un spectacle. La photographe, une série. Chacun inspirant l’autre et posant sur la Grande Histoire de la migration un regard personnel.

« J’ai choisi de ne donner ni origine ni culture à ces modèles. Car si, en tant que citoyenne française, je me sens concernée par l’histoire de ceux qui fuient la guerre pour un monde meilleur, c’est justement parce que, dans ces personnes que je ne connais pas, je peux voir n’importe qui : mes parents, mes ancêtres, moi-même. »

Photographies : Marielle Rossignol (2019)
Modèles : Célia Tali et Josefa Fockeu (Cie Les chasseurs de vide)
Citations tirées de Kotchok, sur la route avec les migrants de Claire Billet et Olivier Jobart